Plongée dans un rapport destiné au Prince sur les bilans de missions, les yeux émeraude de Pyriale se levèrent vers la silhouette faisant son entrée « relâchée ». Face au tutoiement constant de Cyonn, la Maître Mercenaire s’appuya dans un mouvement pour soutenir sa tête, index et majeur gauche contre le front avant de ne fixer longuement son interlocuteur laissant passer au moins plus de quinze secondes.
- Oui, je VOUS ai fait appeler mais peut être que certaines mises au point sont nécessaires avant de ne commencer à aborder l’objet de votre convocation.
Pyriale se leva, fixant Cyonn droit dans les yeux de manière perçante.
- Bien que je vous ai déjà mis en garde lors de l’une des dernières réunions, vous semblez avoir quelques difficultés, ou facilités, à persévérer dans votre manière de faire vis-à-vis de moi même.
Un sourire en coin s’insinua légèrement sur les lèvres de la Maître Mercenaire avant que celle-ci ne regagne des traits froids et rigides face à l’homme auquel elle s’adressait.
- Je n’autorise pas ce tutoiement que vous vous permettez d’utiliser librement même avec la Régente ou le Prince. Seuls ceux dont j’ai reconnu définitivement la valeur et à qui je donne une certaine confiance peuvent se permettre cette familiarité, et vous n’en faites pas partie.
Le ton de Pyriale n’était pas cassant mais étrangement calme sans être pourtant dénué de rigidité et de froideur, il semblait en cet instant que le sérieux de ces propos n’avait jamais été aussi fort.
- Le Prince Anarion avec qui vous êtes si familier semble vous faire confiance et vous vous êtes attiré sa sympathie, mais je n’attends aucune familiarité de votre part ni de sympathie, je me doute bien que cela est réciproque. Ce qui m’intéresse ce sont vos capacités, vos résultats, votre respect de la hiérarchie. Accepter les règles qui vous sont imposés, dont le respect de la hiérarchie et ses formes, pour devenir Mercenaire d’Elite Min’Razien, ou quittez sur le champs ce bureau.
Pyriale désigna de son index la seule porte de la salle. Malgré le ton employé, il ne s’agissait en rien d’une attaque personnelle, car elle voyait en Cyonn un potentiel profond, mais s’il y avait une personne dans Min’Raza qui n’allait pas céder au caractère désinvolte de Cyonn, c’était bien la dirigeante du Mercenariat Min’Razien. Le choix lui était donné…