Un cavalier aux portes

C'était la fin de l'après midi... Après cette sortie de prison plutôt étrange et alarmante, Anarion avait gagné Trigorn et emprunté la charette pour Proncilia. De là, il avait reçu une monture pour se chevaucher vers Abelheim. Il dépassa la ville pour rejoindre la cité, seul avec ses pensées et le martellement des sabots de son étalon.

Cela faisait plusieurs jours, il ne savait pas combien exactement, qu'il n'avait pas changé de vêtements. Sa cape éliminée et crasseuse flottait derrière lui. Il se sentait souillé et fatigué, mais l'heure n'était plus au repos. Arrivé devant les portes de la cité, il se fit accueillir par les gardes qui se massèrent aux remparts.

- Qui êtes vous étranger ? Vous n'êtes pas le bienvenu !

Le Prince leva les yeux vers ses hommes, mais ses traits tirés et les marques noires sur son visage le rendaient méconnaissable. De surcroit, il ne pouvait plus parler pour s'identifier... Il leva donc la main vers les gardes, leur enjoignant d'ouvrir la porte. D'une certaine manière, il fut soulagé de voir qu'ils n'obéissaient pas. Au moins étaient-ils prudents...

Un des hommes envoya son compagnon chercher quelqu'un de l'autorité, tandis que le Prince attendait patiemment.

Le garde entra précipitamment dans la pièce où s'étaient réunis les dirigeants en clamant haut et fort qu'une personne était aux portes de la citée. Celess ouvrit les yeux, l'écouta avec attention, puis elle sortit vivement de la pièce pour se rendre aux portes.
Lorsqu'elle y arriva, les gardes étaient tous rassemblés autour de l'inconnu, le menaçant de leurs armes. Elle s'avança, alors que le blocus s'écartait pour la laisser passer.
Sans penser une seule fois que ce puisse être le Prince, elle s'arrêta face à lui, le regard agressif.

Puis-je savoir qui vous êtes inconnu...? La mort ne vous fait pas peur j'espère....

Sans un mot, Anarion dégraffa sa cape qui s'étala sur la croupe de sa monture, et lança l'attache aux pieds de Celess et des gardes en présence.
La seule insigne Min'Razienne se tenait sous leurs yeux, et parlait plus que n'importe quel mot sur l'identité du cavalier.

' J'espère que je suis assez explicite...'

Lorsqu'elle vit l'insigne Min'Razienne, le visage de Celess s'éclaircit alors. Jamais elle n'aurait pu croire que le Prince reviendrait par lui même, et surtout seul... Elle leva alors les yeux vers lui, un sourire se dessinant sur le coin des lèvres puis sans attendre une seconde de plus, se tue sur lui.

Anarion, tu es de retour ! Je n'en crois pas mes yeux !*Se retourne vers un garde* Toi, préviens la citée ! Le Prince est de retour ! Vite !

Elle se tourna à nouveau vers lui, posant une main sur son visage méconnaissable.

Bienvenue chez toi...

Anarion fit un signe de tête, et signifia de la main qu'il n'avait pas le temps de parler... Il lança sa monture au galop pour traverser la cité et se diriger droit au manoir.

Il fila parmis les villageois qui s'écartaient et descendit de sa monture presqu'en marche.