Celess était arrivée à bon port, avec la joie et l'envie de revoir la citée. Elle prit une grande rasade d'air et se laissa tomber dans l'herbe fraiche au pied d'un arbre gigantesque dont l'ombre ressemblait, avec un peu d'imagination, à un poulpe séché tenant à deux mains, un balai brosse. Le regard fixant le ciel, les mains derrière la nuque, Celess était bien, tellement bien qu'elle se serait presque endormie, bercée par le vent calme et doux qu'offrait, avec gentillesse, la forêt à ses résidents.
Un craquement de branches gronda soudain au coeur de la forêt avant qu'une nuée d'oiseaux ne s'en échappe, fuyant d'éventuels prédateurs. Celess bailla bruyamment en les regardant s'affoler jusqu'à ce qu'elle n'en aperçoive plus que d'infimes points sur le tapis bleu que donnait le ciel.
Après un long soupire, elle décida enfin de se lever, époussetant ses vêtements à l'aide d'une main et de l'autre, ramassant son vieux sac en se dirigeant vers la citée.